O luna freja
« Le texte de cette pièce hérite d’un genre aux racines immémoriales, depuis les hymnes homériques jusqu’aux mises en musique célèbres de Dvorak, Fauré ou Puccini : c’est un hymne à la Lune. Sous la plume légère et mélancolique du poème occitan Jean-Baptiste Chèze (1870-1935), telle une litanie, tantôt feutrée, tantôt ardente, l’astre se pare de nombreuses qualités, et en premier lieu celle de connaître le secret des hauteurs. Mais ce poème est aussi un magnifique réservoir de sonorités à décomposer et recomposer, propres à stimuler le jeu sonore du musicien avec une langue à la fois toute proche et pleine d’énigmes inouïes.
Depuis que l’homme y a posé pied, les artistes se sont portés vers d’autres ailleurs, et l’imaginaire mythique ou romantique a fait place au savoir scientifique ; pourtant, l’astre nocturne continue d’attirer les regards, symbole de liberté et d’inaccessible pour une humanité prisonnière de sa condition.
Cette pièce, composée dans l’esprit d’un madrigal, est une commande de Catherine Simonpietri pour son semble Sequenza 9.3. »
Thomas Lacôte